La synthèse des couleurs
Comme son nom l’indique, la synthèse des couleurs est la fabrication de couleurs à partir de plusieurs autres. Et dans le domaine de la synthèse des couleurs, il est important de comprendre qu’il existe deux modèles de référence parfaitement opposés.
Le mot synthèse provient du grec « combiner ». Et, quel que soit le domaine dans lequel on l’utilise (philosophie, biologie, informatique, etc.), la synthèse porte une idée simple: associer plusieurs éléments existants pour en faire un nouveau. Lorsque vous faites la synthèse d’un discours, vous reprenez les points principaux du discours et en faites un nouvel élément: un résumé. Vous en faites la synthèse.
Il en est de même pour les couleurs.
La synthèse des couleurs est simplement le fait de combiner différentes couleurs entre elles afin d’en créer de nouvelles. Lorsque vous mélangez du rouge et du jaune pour faire de l’orange, vous faites de la synthèse de couleurs. Et pour toute personne travaillant dans la création, autant les artistes que les graphistes, photographes, webdesigner ou autres designers, il est très important de comprendre qu’il existe deux grands modèles de synthèse des couleurs: la synthèse additive des couleurs, et la synthèse soustractive des couleurs.
La synthèse additive
Le modèle RVB
Du noir vers le blanc
La synthèse additive
Du noir vers le blanc
Imaginez-vous dans le noir.
Si vous allumez une lampe de poche, le sol devant vous s’éclaircit quelque peu. Allumez maintenant une deuxième lampe: le sol devient plus lumineux. Allumez une troisième lampe: le sol devient encore plus lumineux.
Chaque lampe ajoute de la lumière, et le mélange devient plus clair. C’est ce que l’on appelle la synthèse « additive »: cette synthèse fonctionne par l’addition de lumière.
Nous partons du noir. Et plus nous ajoutons de la lumière, plus nous nous rapprochons du blanc.
Le modèle RVB / RGB
La synthèse additive des couleurs utilise généralement une combinaison de trois lumières colorées: rouge, verte, et bleue, communément appelées «RVB» (en anglais «RGB» pour “red”, “green”, “blue”).
En mélangeant ces trois différentes lumières colorées dans différentes proportions, il est possible de recréer l’ensemble des couleurs.
Synthèse «additive» des couleurs • Modèle «RVB»
Imaginez le même scénario que précédemment, sur une scène de théâtre. Sans aucune lumière, votre scène est plongée dans l’obscurité: le noir. Allumez un projecteur rouge: vous ajoutez de la lumière, votre scène et plus lumineuse, et passe du noir au rouge. Allumer maintenant un deuxième projecteur, vert. Votre scène est encore plus lumineuse, et le mélange du rouge et du vert produit une couleur plus claire: le jaune. Ajouter un dernier projecteur, bleu: le mélange du bleu et des deux autres couleurs produit le magenta et le cyan.
Chaque projecteur que vous allumez éclaircit encore la scène, et le mélange résultant devient plus clair puisque vous ajoutez de la lumière. Cette synthèse est appelée “additive”, car à chaque nouveau mélange vous additionnez de la lumière. Et le mélange des trois couleurs produit le blanc.
Ce procédé de synthèse des couleurs est utilisé notamment dans les écrans. Ceux-ci sont constitués d’une multitude de pixels lumineux rouges, verts et bleus. En combinant l’intensité du rouge de 0% à 100%, celle du bleu de 0% à 100% et celle du rouge de 0% à 100%, on peut synthétiser l’ensemble des couleurs visibles sur l’écran. Avec 0% de rouge, de vert et de bleu, on obtient le noir; et avec 100% de rouge, de vert et de bleu, on obtient le blanc.
Ainsi, le mélange de ces trois simples couleurs produit plus d’un million de couleurs différentes.
La synthèse soustractive
Le modèle CMJN
Du blanc vers le noir
La synthèse soustractive
Du blanc vers le noir
Imaginez-vous au soleil.
Si vous mettez une paire de lunettes à soleil, le sol devant vous s’assombrit quelque peu. Mettez maintenant une deuxième paire: le sol devient plus sombre. Mettez une troisième paire: le sol devient encore plus sombre.
Chaque paire de lunettes enlève de la lumière, et le mélange devient plus sombre. C’est ce que l’on appelle la synthèse « soustractive »: cette synthèse des couleurs fonctionne par la soustraction de lumière.
Nous partons du blanc. Et plus nous enlevons de la lumière, plus nous nous rapprochons du noir.
Le modèle CMJN / CMYK
La synthèse soustractive des couleurs utilise généralement une combinaison de trois colorants, auxquels s’ajoute le noir pour un meilleur résultat: cyan, magenta, et jaune, communément appelée «CMJN» (en anglais «CMYK» pour “cyan”, “magenta”, “yellow” et “key”).
Synthèse «soustractive» des couleurs • Modèle «CMJN»
À nouveau, le mélange de ces trois colorants, en différentes proportions, permet de recréer l’ensemble des couleurs.
Ce qui est important de comprendre, c’est que même si l’on parle désormais de pigments, ou de colorants, c’est toujours la lumière que nous percevons: la lumière réfléchie par un objet. Dans le noir, sans lumière, les objets ont beau avoir une couleur, nous ne la percevons pas. Nous ne voyons pas la couleur à proprement parler, mais la lumière filtrée par celle-ci.
Imaginez maintenant le même scénario que précédemment: vous regardez une toile de peintre blanche, mais avec une paire de lunettes. Sans aucune couleur, votre toile a la couleur du papier: le blanc. Maintenant, mettez sur vos lunettes un filtre jaune: la lumière qui arrive dans votre oeil est filtrée par la couleur jaune, et vous voyez désormais la toile jaune. Ajouter maintenant un deuxième filtre, magenta. La lumière est filtrée une nouvelle fois, moins de lumière arrive jusqu’à votre oeil, et votre toile est encore plus sombre; et le mélange du jaune et du magenta produit une couleur plus sombre: le rouge. Ajouter un dernier filtre, cyan: le mélange du cyan et des deux autres couleurs produit le vert et le bleu, et vous ne voyez désormais plus rien: toute la lumière est filtrée par les trois filtres colorés superposés; et la toile paraît noire.
#Note
Le deuxième effet Kiss Cool? Vous avez remarqué? Les couleurs utilisées dans la synthèse soustractive sont exactement opposées aux couleurs de la synthèse additive: le jaune (rouge + vert) opposé au bleu, le magenta (rouge + bleu) opposé au vert, et le cyan (vert + bleu) opposé au rouge!
Chaque couleur que vous ajoutez assombrit la toile, et le mélange résultant devient plus foncé puisque vous absorbez/filtrez de la lumière. Cette synthèse est appelée “soustractive”, car à chaque nouveau mélange vous soustrayez de la lumière. Et le mélange de toutes les couleurs produit le noir.
Ce procédé de synthèse des couleurs est utilisé notamment en imprimerie. Les imprimantes sont constituées de quatre encres cyan, magenta, jaune et noire. Contrairement à la synthèse additive, on part d’un papier blanc et chaque couche d’encre opacifie le papier. En combinant les encres cyan, magenta et jaune, on peut synthétiser l’ensemble des couleurs de l’impression. Avec 0% de cyan, 0% de magenta et 0% de jaune, on obtient le blanc: le papier; et avec 100% de cyan, de magenta et de jaune, on obtient le noir.
À nouveau, le mélange de ces trois simples couleurs produit toutes les couleurs possibles.
florian
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#20181005
